Pourquoi peindre ?

La peinture est intimement mêlée au processus même de ma vie : une forme intérieure se découvre progressivement à l’extérieur. Il y a de la nécessité dans cette démarche. Je ressens une force qui me pousse à être plus dans la présence du moment et du lieu où je me trouve. Un laisser-s’exprimer est donné à l’au-delà du conscient,  une source de connaissance si délicate d’accès.

Il est mystérieux ce moment de création : exultation intérieure, force exigeante, ouverture intuitive ; un moment précieux qui emporte l’artiste.

 L’art est-il utile ?

 L’art est là pour magnifier nos fictions, qu’elles soient imaginations, interprétations, représentations, sensations, émotions. Il est libre et nous aussi ! Amusons-nous ! Un censeur calculateur est-il dans notre tête ? Enlevons-le !

 Faut-il produire plus ?

 Le monde de la croissance, dans lequel nous nous trouvons, répond oui. La création artistique, elle, est sûrement infinie mais son surgissement est progressif et demande des conditions adéquates : du plaisir, de la nécessité. J’ai besoin d’être dans un environnement harmonieux. La paix intérieure, je la souhaite à chacun car, là où elle apparaît, toutes les composantes du monde grandissent.

Comment apprécier le parcours d’artiste ?

 Chacun évolue, l’artiste aussi. J’observe mon passage de la peinture à la poterie-sculpture, du vitrail au carton de tapis : l’éventail s’élargit. Et puis il y a les voyages dont tant d’artistes ont apprécié le caractère initiatique. Extérieurement cela paraît un peu chaotique mais non, c’est normal ! Là, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer cette citation d’Alphonse de Lamartine : « Il n’y a d’homme complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie ».

Pourquoi œuvrer sous un pseudonyme ?

 J’ai voulu donner une identité à l’artiste en moi, c’est dans cet esprit que j’ai commencé à signer mes œuvres « DARLAY ». A l’époque mon activité informatique professionnelle était dominante.

 Voyez-vous je considère que nous sommes dotés d’une personnalité aux aspects multiples. L’un ou l’autre de ces points de vue va prévaloir selon la situation où nous nous trouvons : il y a l’enfant rebelle, le parent sage, l’adulte normé, l’amoureux fougueux, le sauvage naturel, le moine mystique, et, bien sûr il y a l’artiste créateur. Ceci est une liste non exhaustive … à chacun de se découvrir !

 Qu’est-ce qu’un watriyas ?

Les watriyas (prononcer ouatriyasse) viennent tout droit de mondes inexplorés proches de l’Amazone, ce qui explique d’ailleurs les couleurs vives dont ils se parent.

Un watriyas vit-il ? Bien sûr ! En premier lieu dans le royaume de l’imaginaire et il s’y trouve bien car il exprime de manière voyante des pensées. Un watriyas sent, ressent, émotionne. Un watriyas est à la fois proche et mystérieux ; comme tout un chacun il lui arrive d’être joyeux, amoureux, épris de liberté, admiratif … Fondamentalement, par son attitude et ses excroissances, il est expressif.

Alors, n’est-ce-pas, vous comprenez qu’un watriyas est plus que sa forme à volutes qui le caractérise dans l’univers pictural de Michel Darlay ! même s’il a choisi d’y naître.

 D’où viennent ces gentils monstres ?  ces formes étranges ?

La question est licite mais elle n’a pas vraiment de réponse que la logique accepterait. Je reste médusé par ces intuitions subites, ces certitudes de l’intérieur. Elles provoquent des joies émanant d’un accord avec l’universel invisible. Et, cependant, certaines formes ne viennent qu’après de nombreux essais, il faut les accoucher.